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PARCOURS ARTISTIQUE

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Mon identité et mon esthétique personnelle sont légèrement décalées avec le monde qui m'entoure. J'exprime ma personnalité ambigüe à travers des techniques mixtes, basées sur l’exploration de deux médiums, la photographie et la peinture. L'approche globale de cette investigation reflète mon ambivalence.

 

I – Parcours pictural…

 

A l’origine de ma peinture se trouve le travail de mon professeur principal Eric Brault qui m’a beaucoup influencé, et sur qui j’ai pris modèle pour développer mon propre langage. Plus largement je suis très sensible à l’expressionnisme abstrait, principalement.

 

J’aime beaucoup travailler sur Kraft. Proche de l’aquarelle, mon travail sur kraft est fluide, du moins les premières séances. Arrivée à un certain stade je le colle sur toile et termine mon travail.
 

« Privilégier la liberté du geste est essentiel. »


En 2019 j’ai découvert (par nécessité) que les portes faisaient de bons supports, rigides et légers. Même si les dimensions sont limitées, j’obtiens différents formats en modifiant leur longueur. Mes krafts trouvent ici une nouvelle place que je trouve aujourd’hui intéressante.

 

A l’opposé de ces Krafts, ma série « Naked Walls » est constituée de toiles dont la surface est d’abord altérée par un mortier que je fais maison dans lequel j’ajoute des hormones féminines (estrogènes en gel). Je n’aime pas trop utiliser les produits tout faits, industriels, trop normalisant à mon avis.

Cette altération de la surface est un travail préparatoire où le geste est également très important. L’empreinte laissée par mes outils et mes diverses interventions joue un rôle déterminant pour la suite, le travail de la couleur, et sur le résultat final. Récemment j’ai commencé à appliquer divers objets et matériaux dans le mortier encore frais. Essayant de rapprocher la surface plane d’une troisième dimension, du bas-relief, peut-être même de la sculpture. 

 

Les ingrédients qui composent la base de ces mortiers sont choisis pour leur granularité. Leur provenance est également importante. De mes années de géomètre, je garde le plaisir du terrain une habitude : En prévision de nouvelles toiles, je collecte du sable, des poudres de granite et autres graviers et cailloux. De retour à l’atelier, je filtre, trie, répertorie et sélectionne mes composants en fonction de l’effet que je souhaite obtenir. J’apprécie ce processus qui est tout aussi important que le résultat final.

 

« Ma série « Naked Walls » est issue de techniques mixtes au travers desquelles j’essaye de comprendre le rôle, les mécanismes, l’effet qu'elles exercent sur mon travail global à long terme. 

Cette série suggère les obstacles émotionnels et sensibles que je rencontre lors de l'expression de mon identité. Elle présente une palette restreinte de couleurs sur des surfaces très texturées faites avec de la poudre de granite ou d'autres matériaux. »
 

La plupart d'entre elles sont faites de deux toiles différentes pour exprimer la dualité de mon genre. Je les appelle "Deep_Tychs", une référence à la musique Deep House qui plane parfois dans mon atelier.

Pour ce travail, j'utilise des outils et des techniques de peintre en bâtiment qui me sont chers, en écho au métier d’origine de mon père.

 

Les autres séries complètent mes « murs » en représentant l'idée de traverser les espaces qui m'empêchent d'atteindre ma féminité. Sensuelles et transparentes, les couleurs fluides sur papier me permettent d'exécuter ce travail plus spontanément.

 

II - De l’argentique au numérique…

 

Transition / Transistor

A 14 ans en 1982 je reçois mon premier appareil reflex (Wow !).

Exerçant une profession technique, j'ai naturellement aimé les appareils, le développement en chambre noire, les procédés historiques au dichromate (tout ce qui est dangereux et interdit j’a-dore !) et à la gomme arabique (parce qu’elle entre dans la fabrication de mes propres aquarelles).

 

Geek…mais pas trop

Depuis 1984 j’utilise l’informatique, omniprésente dans les bureaux d’études et les cabinets de géomètres. Elle était au cœur de mon travail, des instruments de mesure à la modélisation 3D. En parallèle, et depuis cette époque, je l’utilise aussi pour composer ma musique.

Ainsi très confortable avec les ordinateurs, j'ai rapidement été séduite par la photographie numérique qui apparait durant mes années d’Académie. Alors j’ai eu l’idée d’utiliser les images numériques de ma peinture qui servaient à sa documentation, et de les introduire partiellement dans ma photographie figurative (ezpz !).

 

Trial & error

Ces travaux reposent uniquement sur l’emploi d’outils et techniques informatiques. Ils donnent naissance à mes « Hybrids », une série dans laquelle la pertinence de ma peinture disparait (ooops !). Toutefois, cette tentative d’apporter une réponse aux questions de la représentation du paysage a changé ma façon de penser ma photographie et a modifié mes intérêts dans ce que je souhaitais montrer.

 

« Refusant toute standardisation, je suis venue à prendre des photos à la fois avec et sans dispositif optique ».

 

Fed up !

Mais la course du numérique m'amène plus largement à interroger le devenir de la photo ordinaire, celle dans laquelle je me trouvais. Craignant de m'enfermer dans une certaine standardisation, mon anticonformisme me dictait de briser cette trajectoire. Comme une révolte contre cette apparente modernité, je retire l'objectif de mon boitier pour en faire une sorte de sténopé privant de séparation les formes. Je lui ajoute du film étirable, diffractant ainsi la lumière entrante de façon aléatoire.

 

« Pour prendre des photos sans optique, je transforme mon boitier de base en utilisant un bouchon d'objectif perforé d’un grand trou recouvert d’un film plastique. Comme les objets perdent leur apparence réelle, j'oublie le sujet immédiat et peux me concentrer pleinement sur la lumière et les formes. Les photographies prises avec un objectif servent de contexte figuratif à une partie de mon travail pictural. »

 

Je sais, là j’aurais dû consulter un psychiatre…

Avec ce geste radical (on enferme pour moins que ça) mon attention ne se portait plus sur les éléments constitutifs de la scène. Soudain, volontairement dans ce minimalisme (ma camisole), j’étais contrainte de m'appuyer sur les seuls éléments qui parvenaient dans le viseur, la forme et la lumière disponible.

 

Brainstorming… (3 times) !

Sans pour autant contester l’outil numérique (quoique), mais en le contenant, j’ai commencé à solliciter autrement la photographie, sa capacité artistique à traduire ce que je ressentais, et la dynamique par laquelle elle s'est transformée. D'aller à contre-courant est mon attitude par nature. Ici, cela me permet d'opposer aux images de plus en plus « parfaites » une photographie dénuée d’éléments figuratifs inhérents, de repères de lecture, et de provoquer le devenir du statut légitime de la photographie artistique (rien que ça ?).

 

No Fear, Bring it !

Tout en conservant ce langage technique, je cherche à comprendre et traduire l’essence d’une situation ordinaire mais aussi à retirer tout sens rationnel évident de mes images numériques. Le but est de proposer une imagerie simple, de lecture libre, et de laisser une place disponible à l'interprétation plus subjective.

Ma série « Free_Lens Project » commencée en 2010 en est la (terrible) conséquence.

 

La construction

Les réminiscences d’un passé dans l’ingénierie civile trouvent toujours leur place dans mes arrangements. La géométrie garde une place importante dans mon travail pictural. J'aime ces éléments de composition qui, à l’opposé de mes sténopés, séparent l'espace. Divisé ainsi, je comprends mieux où je me situe. Il me faut ce fractionnement pour être confortable et rassurée.

Mon travail commence avec une structure, laquelle je m’affranchis parfois. Cependant, et malgré ce désir d’émancipation, dans un souci d’harmoniser l’ensemble, c’est elle qui conditionne le devenir pictural. Ainsi, géométrie, structure et harmonie sont des protagonistes soumises aux contraintes de l’espace, l’équilibre et le sens.

D’hypothétiques vues du quotidien d'un monde lointain, industriel et urbain, sont peintes dans une thématique récurrente. Ce modèle est basé sur la répétition qui génère des variantes.

 

Guidée par ce désir impérieux de dévouer mon temps à la reconstruction de mon corpus de travail, je crée et tente de produire un travail sincère et cohérent, aligné et dicté par ma nouvelle vie.

​

 

Il porte actuellement sur une série de laques grand format, de "Deep_Tychs" sur toiles et portes, et sur une série photographique de mon temps à Honolulu.

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